2011-04-12

De la pratique du jardinage biologique


Pour beaucoup, cultiver bio signifie simplement ne pas utiliser de produits chimiques. Pourtant ce n'est pas suffisant, le jardinage biologique implique en réalité une approche et une gestion radicalement différente.

Bio ?

Etymologiquement "bio"  (du grec "bios") signifie "vie". Cultiver bio implique donc un respect de toutes les formes de vie en présence : minérales, végétales, microbiennes, animales et humaines. Ce n'est pas là une simple question de principe mais bel et bien une condition de base à un bon équilibre du microenvironnement que constitue un jardin (ou une exploitation agricole).
Les maladies ou autres invasions de "nuisibles" résultent toujours d'un déséquilibre. Ces déséquilibres sont la conséquence directe de la disparition de zones enherbées, des friches, de tas de bois ou de pierres, des mares... Autant de niches écologiques pour des nombreuses espèces animales garantes d'un équilibre naturel.
Ainsi, la Vie, sous toutes ses formes, devrait être au centre des préoccupations de tout jardinier ou agriculteur biologique. Mais qu'en est-il en réalité ?
Le jardinier (même bio) est persuadé qu'un jardin doit être impeccable. Les "mauvaises herbes" (en bio, on préfère le terme "adventices") ou autres ronciers n'ont pas leur place dans son royaume, les mulots, taupes ou autres serpents sont combattus sans relâche, les mares asséchées car source de moustiques... En faisant cela, le jardiner (bio ou non) pense bien faire et est fier de montrer son jardin parfaitement entretenu. En réalité, il détruit complètement ce fragile équilibre naturel, ce qui engendre inévitablement des maladies et attaques parasitaires. Il se voit donc contraint par la suite d'utiliser des produits de traitements. Bien sûr, ces produits peuvent être naturels et autorisés en bio (et c'est évidemment préférable).

Les conséquences de l'utilisation de certains produits autorisés en bio

Pourtant, même d'origine naturelle, certains produits  ne sont pas sans conséquences pour la vie.
Ainsi, les pyrèthres naturels (extrait de fleurs de pyrèthre, plante du genre Chrysanthème), couramment utilisés comme insecticides en jardinage bio, sont certes inoffensifs pour les animaux à sang chaud mais ils sont toxiques pour les poissons et  tous les insectes, y compris les auxiliaires tels que nos précieuses coccinelles (que l'on réintroduit artificiellement par la suite !).De même, la roténone (extraites des racines de légumineuses tropicales),  du fait des ces mêmes toxicités, est aujourd'hui exclue du cahier des charges de l'agriculture biologique mais reste dans les rayons des produits bio destinés aux  jardiniers amateurs...
La bouillie bordelaise, fongicide bien connu, également autorisée en agriculture biologique est également sur le point d'être exclue du cahier des charges de l'AB (dès qu'un autre fongicide naturel efficace sera reconnu) du fait de l'accumulation de cuivres constatée dans les sols. Pourtant, inconscients des conséquences de son utilisation sur la terre (et donc sur la santé), les jardiniers amateurs l'utilisent fréquemment et souvent à des doses supérieures aux doses prescrites.

Les bonnes pratiques

A ces produits, nous préférerons préserver des zones "sauvages" dans le jardin et limiter le désherbage (manuel) aux premières phases de développement des cultures à fort développement  (ces plantes se satisfaisant parfaitement d'un certains enherbement à leurs pieds)  assurant ainsi un équilibre propice au bon développement de nos végétaux et limitant les attaques.
Une population quelconque n'est en effet nuisible que si elle se trouve en quantité supérieure à ce qu'elle devrait ; ce qui n'est jamais le cas dans un jardin (ou une exploitation) ou l'on a pris soin de préserver des zones enherbées, des friches, des tas de bois, une mare... Les populations se régulent alors par elles-mêmes, de la façon la plus naturelle qui soit. Par ailleurs, certaines plantes sauvages peuvent attirer des "nuisibles" et préserver ainsi nos cultures.
J'ai par exemple observé l'été dernier la présence de colonies de pucerons sur des chardons volontairement préservés. Mes cultures sensibles telles que concombres ou fèves en était indemnes, alors que celles de mes collègues en étaient infestés. Au bout de quelques jours, ces colonies de pucerons avaient pratiquement disparues.
L''utilisation préventive de préparation à base de plantes est également recommandée. Les purins d'ortie ou de consoude sont aujourd'hui bien connues pour leurs facultés à renforcer la résistance des plantes aux maladies ou autres attaques parasitaires. La prêle est également relativement efficace en préventif contre le mildiou ou autres maladies cryptogamiques.
Des infusions à base de plantes agissent efficacement comme répulsifs. Ces préparations sont trop nombreuses (car spécifiques à tel ou tel autre insecte) pour être détaillée ici. Je conseille à ce sujet "Soigner le Jardin avec les Plantes" de Philippe Delwiche (édité par Nature et Progrès).

Pour conclure

Contrairement à ce que beaucoup pensent aujourd'hui, l'homme ne domine pas la Nature et ne la dominera jamais. Une pratique intelligente du jardinage intègre cette donnée fondamentale et consiste à accompagner plutôt que de vouloir maîtriser.
Observez et laissez faire la nature, vous serez surpris des résultats.

Sources

Auteur

avatar Gilles
Source : http://www.notre-planete.info/actualites/actu_2761_jardinage_biologique.php

"ON NE REGARDE PAS LES ARBRES EN VILLE !"

L'arbre intervient dans l'amélioration des conditions générales de l'éco-communauté urbaine. Son rôle est multiple : social, psychologique, paysager, politique, etc. L'espace arboré des villes constitue donc un patrimoine économiquement très important. Paradoxalement, nos connaissances scientifiques sur la physiologie des végétaux ligneux* restent très fragmentaires, et il ne nous est pas toujours possible de satisfaire aux questions que se posent les gestionnaires sur l'entretien des arbres (élagage, causes du dépérissement) ou sur les qualités particulières d'une espèce.
Aujourd'hui, nous supposons que certaines essences sont aptes à fixer des métaux lourds, que d'autres retiennent les poussières dans leurs poils épidermiques. Mais nous sommes encore loin de pouvoir dresser un catalogue des capacités des espèces à assainir l'atmosphère urbain.
Afin de connaître les conséquences du milieu urbain sur les ligneux, notre laboratoire aborde le fonctionnement de l'arbre en tant que plante entière grâce à une méthodologie basée sur l'étude des réserves (amidon, sucres solubles). Le stockage de ces réserves est le résultat de l'équilibre entre la photosynthèse* et la consommation pour les fonctions vitales (respiration, croissance, floraison). La quantité et la qualité des réserves sont donc la traduction directe de l'état physiologique de l'arbre. Celui-ci est souvent perturbé par les agressions que subissent les ligneux des villes, mais la réponse de l'arbre à ces contraintes est lente – un arbre atteint par le sel, meurt dix ans après. Il est donc impératif d'intégrer ces facteurs dans les plans de gestion d'une plantation afin de pouvoir avoir une vision à long terme.
Il est aussi important de sensibiliser la population, lui apprendre à regarder – on ne regarde pas les arbres en ville ! La plupart du temps, ils font partie du mobilier urbain – qu'elle réalise que, comme tout être vivant, un arbre naît, vieillit et meurt, qu'une plantation doit être rénovée pour des raisons de sécurité et d'esthétisme et, surtout, pour offrir aux générations à venir des alignements dignes de ce nom.

     Gérard Bory, Directeur du laboratoire de Physiologie de l'Arbre à l'université de Paris 7. Ce laboratoire est le seul en Europe à se consacrer exclusivement à des travaux de recherches sur la biologie, la physiologie et l'écologie de l'arbre en milieu urbain.
Suite de l'article : http://www.fnh.org/francais/doc/en_ligne/foret/dossier1_foret.htm

2011-04-10

Produire des aliments dans des villes plus vertes


L’horticulture urbaine offre des aliments frais, crée des emplois, recycle les déchets




28 september 2010, Rome - 
D'ici 2025, plus de la moitié de la population du monde en développement, estimée à 3,5 milliards d'habitants, vivra dans les villes. Pour les décideurs et les urbanistes des pays pauvres, des villes plus vertes pourraient être le moyen de garantir une alimentation sûre et nutritive, des moyens d'existence durables et des communautés en bonne santé.


Le concept de villes vertes est souvent associé à l'urbanisme dans les pays les plus avancés. Il est toutefois appliqué de manière spécifique, et sa portée sociale et économique est très différente, dans les pays en développement à faible revenu.


A mesure que les villes s'étendent, les précieuses terres arables disparaissent pour faire place aux logements, à l'industrie et aux infrastructures, et les cultures maraîchères sont reléguées de plus en plus loin dans les zones rurales. Les coûts de transport, conditionnement et réfrigération, le mauvais état des routes de campagne et les fortes pertes dues au transport aggravent la pénurie et renchérissent le prix des fruits et légumes sur les marchés urbains.


La nouvelle bombe population "Les villes ont toujours été des lieux d'opportunités, d'emplois et de niveaux de vie améliorés", explique Shivaji Pandey, Directeur de la Division de la production végétale et de la protection des plantes de la FAO. "Mais dans de nombreux pays en développement, la croissance de la population urbaine n'est pas due à l'essor économique mais aux taux élevés de natalité et à l'afflux massif de ruraux cherchant à échapper à la faim, à la pauvreté et à l'insécurité".


D'ici 2020, le pourcentage de population urbaine vivant dans la pauvreté pourrait atteindre 45 pour cent, soit 1,4 milliard d'êtres humains. D'ici là, 85 pour cent des pauvres d'Amérique latine et près de la moitié de ceux d'Afrique et d'Asie seront concentrés dans les villes et les mégapoles.


Ce phénomène, dénommé la nouvelle bombe population est un cauchemar pour la gouvernance: des villes tentaculaires, dégradées et appauvries abritant des taux élevés de groupes vulnérables, exclus de la société, jeunes et sans emploi.


Réinventer le pré communal L'enjeu consiste à détourner l'urbanisation actuelle de son chemin non durable au profit de villes plus vertes qui soient synonymes pour leurs habitants de choix, d'opportunités et d'espoir. Une solution: l'horticulture urbaine et périurbaine, selon la FAO.


Pratiquer l'agriculture dans les villes et alentour n'a rien de nouveau. La cité Inca du Machu Picchu au Pérou comprenait une zone réservée aux habitations et une zone de terrasses aménagées pour une agriculture intensive.


La FAO estime que 130 millions de citadins en Afrique et 230 millions en Amérique latine pratiquent l'agriculture, et principalement l'horticulture, pour nourrir leurs familles ou pour tirer des revenus de la vente de leurs produits.


"L'horticulture urbaine offre un moyen de sortir de la pauvreté", affirme M. Pandey, citant ses frais de démarrage faibles, ses cycles de production courts et ses rendements élevés par rapport au temps de travail, à la superficie et aux besoins d'arrosage.


Les régimes urbains riches en graisses et en sucres bon marché sont responsables de l'augmentation de l'obésité, de l'excès de poids et des maladies chroniques liées à l'alimentation, comme le diabète.


Cultiver des fruits et des légumes, les sources naturelles les plus riches en micronutriments, dans et autour des villes permet d'approvisionner les citadins pauvres en produits frais et nutritifs et améliore leur accès économique à la nourriture.


Aider les jardiniers urbains Au cours des dix dernières années, les gouvernements de vingt pays ont sollicité l'assistance de la FAO pour vaincre les réticences et fournir des incitations, des intrants et une formation aux jardiniers urbains à faible revenuLa FAO a également livré des outils, des semences et une formation dans plus de 30 pays pour créer des milliers de potagers scolaires, un moyen sûr de promouvoir la nutrition infantile.


Des mégapoles en plein essor d'Afrique de l'Ouest et centrale aux bidonvilles de Managua, de Caracas et de Bogotá, la FAO a aidé les gouvernements à promouvoir la culture maraîchère commerciale irriguée dans la périphérie des villes, la création de micro-potagers hydroponiques dans les bidonvilles et des toits végétalisés dans les centres-villes densément peuplés.


En République démocratique du Congo, la FAO a dispensé des conseils sur la régularisation des titres de propriété de jardins cultivés occupant 1 600 hectares, où travaillent 20 000 cultivateurs à plein temps dans cinq villes. Le projet a permis d'introduire des variétés horticoles améliorées, d'installer ou de réhabiliter 40 structures d'irrigation, augmentant de ce fait la disponibilité en eau tout au long de l'année.


Pour garantir la qualité et l'innocuité de la production, 450 associations de cultivateurs ont été formés aux bonnes pratiques agricoles, y compris à l'utilisation d'engrais biologiques et de biopesticides. A travers ses jardins maraîchers, la capitale, Kinshasa, produit aujourd'hui de 75 000 à 85 000 tonnes de légumes par an, qui couvrent 65 pour cent de ses besoins.

© FAO http://www.fao.org/news/story/fr/item/45683/icode/

Biodiversité

La diversité du vivant, sans cesse réévaluée, compte 1.75 million d’espèces répertoriées et entre 3,6 et 15 millions d’espèces encore à découvrir. 12% des 10.000 espèces d’oiseaux sont menacées ou en danger d’extinction immédiate, ainsi que 23% des 4.776 espèces de mammifères, 46% des poissons, un tiers des amphibiens et 70% des plantes évaluées, constate l’Union mondiale pour la nature (UICN) dans son dernier rapport. Chez les mammifères, les 240 primates autres que l’espèce humaine sont en danger et près de la moitié en voie d’extinction. L’Homme est responsable de 99% des menaces qui pèsent sur les espèces. L’UICN estime à 24 le nombre d’espèces menacées en 1975, à 1.000 en 1985 et à 16.306 en 2007, année au cours de laquelle 785 d’entre elles se sont éteintes. La richesse de la biodiversité accroît les chances de la vie sur terre de s’adapter aux changements. Son étude ouvre de nombreuses questions actuellement sans réponse: quels sont les seuils de perte au-delà desquels l'équilibre des écosystèmes est menacé ? Quelle est la résistance des écosystèmes aux interférences humaines? Quelle sera la réaction de la biodiversité face aux changements climatiques ?


suite de l'article : http://www.goodplanet.info/Biodiversite/Biodiversite/Biodiversite/(theme)/268

2011-04-04

les jardins suspendus de New York


La ville de New York s’apprête à ouvrir en juin une première section de sa Highline, une ancienne voie de métro aérien réaménagé en jardin public.
Ce tronçon, construit entre 1929 et 1934 fait en tout plus de deux kilomètres de long et traverse 22 patés de maison. En 1990, il avait été abandonné à la végétation sauvage et semblait voué à la destruction, avant d’être sauvé en 2002 grâce à l’initiative des petits commerces et des habitants de cette zone.
Le projet, qui s’inspire de la “Promenade Plantée” de Paris, proposera très bientôt aux New Yorkais et aux touristes une promenade inédite, serpentant entre les rues de Manhattan à dix mètres du sol.
En plus d’offrir un point de vue inédit sur la métropole américaine, “The Highline” accueillera sur toute sa superficie un jardin botanique. Designé et développé par Piet Oudolf, un paysagiste néerlandais, il promet d’être un oasis de calme qui ne restera pas secret très longtemps.
CREDITS PHOTOS:
© Friends of the Highline / www.thehighline.org